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Mascarade et Démocratie

Au printemps 2018, l’édito sur la crise des Pouvoirs institutionnels, qui a été publié par l’Institut PRESAJE, alors qu’E. MACRON savourait son bonheur et ignorait encore les « Gilets jaunes », annonçait  déjà  « Quatre déséquilibres institutionnels provoquent une situation d’instabilité et de doute à laquelle les réformes entreprises devraient remédier, avec du temps, et beaucoup de pédagogie ».

  • Le taux d’abstention aux élections,
  • La présence des partis extrémistes dans les scrutins et les médias,
  • La personnalisation du pouvoir présidentiel,
  • La fracture qui sépare Paris des territoires.

Face à cette dérive, les réformes engagées éviteront-elles le divorce Nation-institutions ?

En fait, tous ces ennuis ont été au rendez vous électoral de juin 2021 et les français s’en sont sortis en évitant la séduction des pitres et des jongleurs dénoncés dans la fable sur l’aveugle et les saltimbanques, qui figure dans :

« Les Rois prodigues » en cours de parution

L’acte 2 se jouera en 2022 lors de l’élection du Président qui a perdu sa République, phénomène répétitif depuis 2 siècles.

Le temps des mascarades

Depuis des siècles, les mascarades agitent les frayeurs des Françaises et des Français. La Fontaine y fit allusion en s’adressant aux législateurs et autres ambassadeurs en les invitant à tomber les masques.

Depuis 40 ans les mascarades qui orientent l’opinion publique fabriquée par la société du spectacle, se sont multipliées, en prenant soin que les masques utilisés soient suffisamment hideux pour faire vivre les citoyens dans le film « la Cité de la l’indicible peur, de Jean Pierre MOCKY ».

Quand le citoyen électeur a compris, en 2021, que le spectacle politique allait échanger la peur du virus qui l’avait enfermé chez lui par celle du populisme qui l’enfermerait dans un seul choix électoral, le macronisme, il a cessé de participer à la mascarade et renversé la table avec les urnes.

C’était prévisible dans un pays attaché à l’esprit républicain, que je partage, en rejetant autant le populisme construit sur les débris du pétainisme, que le gauchisme construit sur ceux du trotskysme.

Le Président négociant voyageur

Ce fut le dur métier des paysans auvergnats chers au Président Chirac.

Emmanuel MACRON, jeune, intelligent, cultivé est au tout début d’une carrière internationale qu’il cherche à construire. Ce n’est pas cet avenir qui justifiera quelques mascarades. C’est la fin de sa carrière nationale qui l’y conduit.

Il lui faut donc réussir la sortie, se faire réélire quitte à dégager en cours de second mandat, comme l’a fait Patrice de Mac Mahon, en sauvant son avenue vers l’Arc de Triomphe.

Il lui faut faire face à ces jeunes concurrents issus de ce mouvement républicain qu’il croyait avoir « oblitéré », en 2017, et qui reste bien vivant comme le canard du fantaisiste Robert Lamoureux, dans les années 50.

Plus que jamais il faut séduire en parcourant la France. Ce qu’il a entrepris avec la Reine Brigitte, comme le fit, avec la Reine Catherine, au milieu du 16ème siècle, le Chancelier Michel de l’Hôpital, le créateur de l’Etat à la française.

La royauté était en lambeaux, le pays démembré par les guerres entre religions, il fallait oser une création étatique. Le Chancelier en a été récompensé en siégeant à coté de Colbert, devant le Palais Bourbon, sans risquer les tags de la Cancel Culture.

Je ne connais pas plus Emmanuel Macron, mais comme il a l’âge de l’ainée de mes petites-filles, je me permets de lui recommander la lecture de mon entretien imaginaire avec le Chancelier de l’époque, diffusé il y a une quinzaine d’années dans l’Echo des arènes (à l’époque journal papier) sur l’état de notre Etat, et, déjà, la situation de ces grands corps que notre Président bouscule.

Le Citoyen indocile et le Président

Au printemps 2022 les citoyens vont élire un président aux pieds nus, privé qu’il serait du confort des solides « godillot », dans une assemblée qui tenterait de reprendre la main sur l’action politique après l’avoir perdue durant 63 ans.

Ce sera convulsif. Il faudra expliquer comment le Pays s’est enfermé dans cette impasse pendant si longtemps et comment il pourra en sortir.

La bonne pédagogie reposera sur les expériences vécues, à long terme, porteuses de réflexions à moyen terme.

Elle est en cours pour être disponible avant les 2 élections du printemps 2022.

Trois mots pour terminer.

Les masques vont tomber, tant mieux. La liberté revient avec le risque de voir réapparaitre le couteau entre les dents bien plus inquiétant que le masque sur le nez.

« L’élection piège à cons » de 1968 est devenue « l’abstention piège à Macron » de 2021.

Félicitations aux commentateurs qui déversent des torrents d’explications sur ce que pense l’abstentionniste qui, lui, n’en donne aucune.

Michel ROUGER

One Comment

  • Annwn

    Bonjour.
    Permettez un commentaire un peu long. Merci.
    Après 1789, la France est passée d’une monarchie qui avait pour contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière dénuée de tout contre-pouvoirs, le tout sous le vocable trompeur de démocratie. La démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le prétexte qu’existe une représentation populaire (pouvoir législatif), mais cette représentation est, dans les faits, c’est-à-dire concrètement, non pas populaire mais contrôlée par des partis politiques sous influence des « puissances d’argent ».
    Signalons au passage que la France a été le pays d’Europe où il a été le plus longtemps interdit de pratiquer l’usure. Et c’est à la Révolution française, avec l’aide de personnalités « savantes » des « Lumières » qui critiquaient cette interdiction et la jugeaient « archaïque » et « obscurantiste », qu’on a fini par légitimer le prêt à intérêt.
    Dans sa « Note sur la suppression générale des partis politiques », la philosophe Simone Weil rappelle que « C’est d’une part l’héritage de la « Terreur », d’autre part l’influence de l’exemple anglais, qui installa les partis dans la vie publique européenne. »
    Et Simone Weil de nous avertir : « Les partis sont des organismes publiquement, officiellement constitués de manière à tuer dans les âmes le sens de la vérité et de la justice. »
    Aussi, le pouvoir politique tel qu’il apparaît aujourd’hui est en réalité un artefact de pouvoir, il est entièrement dévoué au véritable pouvoir, le pouvoir économique.
    Nous sommes ici, avec le principe du « mandat représentatif » en pleine tartufferie institutionnelle !
    Dans le contexte du mandat représentatif, le véritable pouvoir échoit de façon opaque, anonyme, à ceux qui financent les partis politiques. En effet, le parti qui gagne les élections, et plus généralement « les partis dits de pouvoir » détiennent en réalité les rênes du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif, le pouvoir de l’ordre judiciaire étant marginal car largement dépendant du pouvoir exécutif. Il en résulte que la séparation des pouvoirs est, structurellement, une apparence contraire à la réalité : alors que l’apparence prévoit des pouvoirs séparés, la réalité donne tous les pouvoirs, sans aucun contrepouvoir institutionnel, aux seuls « fournisseurs de capitaux », c’est-à-dire aux entités qui financent les partis politiques lors de perpétuelles élections. Des élections auxquelles on vous encourage toujours vivement de participer, et qui légitiment, grâce au leurre du « suffrage universel », toutes les actions à venir de ceux qui les gagnent. « Le suffrage universel, considéré à lui tout seul et agissant dans une société fondée sur l’inégalité économique et sociale, dit Mikhaïl Bakounine, ne sera jamais pour le peuple qu’un leurre ; de la part des démocrates bourgeois, il ne sera jamais rien qu’un odieux mensonge, l’instrument le plus sûr pour consolider, avec une apparence de libéralisme et de justice, au détriment des intérêts et de la liberté populaires. »
    Dans « Media Control : The Spectacular Achievements of Propaganda », Noam Chomsky explique que dans la société démocratique les citoyens sont divisés en deux grandes classes : l’étroite classe spécialisée (appelée Superclasse mondiale ou Hyperclasse), celle à qui revient la gestion des affaires générales, et les autres, c’est-à-dire la grande majorité de la population, que Walter Lippmann désignait par l’expression de « troupeau sauvage ». Noam Chomsky souligne que le « troupeau » n’est consulté qu’en période électorale pour entretenir chez les « moutons » l’impression de vivre en démocratie et non pas dans un état totalitaire. Une fois que la classe spécialisée est élue, le « troupeau » redevient spectateur, et même, il reste stupide, obéissant et passif, et on le traite à nouveau comme un gamin de trois ans, irresponsable par définition et incapable de connaître ce qui est bon pour lui.
    René Guénon va même plus loin et dit, et explique (dans « La crise du monde moderne »), que la « démocratie », que l’on définit comme le gouvernement du peuple par lui-même, est là une véritable impossibilité, une chose qui ne peut pas même avoir une simple existence de fait, pas plus à notre époque qu’à n’importe quelle autre, mais que la grande habileté des dirigeants, dans le monde moderne, est de faire croire au peuple qu’il se gouverne lui-même ; et le peuple se laisse persuader d’autant plus volontiers qu’il en est flatté et que d’ailleurs il est incapable de réfléchir assez pour voir ce qu’il y a là d’impossible. C’est pour créer cette illusion, dit-il, qu’on a inventé le « suffrage universel ».
    On comprend, alors, pourquoi le pouvoir politique se fonde volontiers sur l’ignorance du peuple et s’accroît d’autant que les esprits sont faibles, les gens incultes.
    Le « suffrage universel », rappelons-le, c’est l’opinion de la majorité qui est supposée faire la loi ; mais ce dont on ne s’aperçoit pas, c’est que l’opinion, issue de cette « masse » éminemment « plastique », est quelque chose que l’on peut très facilement diriger et modifier ; on peut toujours, à l’aide d’une propagande et autres suggestions appropriées (démagogie, sondages), mais aussi et surtout par la PEUR, ce véritable « fonds de commerce » des « puissances d’argent » (crises économiques, chômage, violences, virus, guerres, terrorismes, attentats, pandémies, etc.), y provoquer des courants allant dans tel ou tel sens déterminé. C’est ce qu’on appelle la « fabrication du consentement ». Et les médias de masses, pour la plupart subventionnés (stipendiés serait plus juste), tels que la presse écrite, la TV, radio, cinéma, jeux vidéo, publicité, affichage urbain, sites web, « Wiki », etc., aident grandement à la manœuvre en diffusant des mensonges et des hypocrisies à des doses tellement fortes et tellement fréquentes, que la majorité de la population n’est finalement plus à même de réagir, si ce n’est dans la direction voulue par ceux qui gèrent ses choix.
    C’est pour cela qu’on a pu dire que « l’opinion, c’est l’erreur du plus grand nombre ».
    À côté du rôle des partis politiques, n’oublions pas celui, non négligeable, des syndicats, capables de créer une situation conflictuelle permanente pour une grande majorité de la population, proie facile de tout conditionnement et aventure, en les affaiblissant et en les appauvrissant moralement et physiquement, dans un mécanisme pervers de la gestion des contraires, qui fragilise également les TPE/PME, ces énormes réservoirs d’emplois qui subissent, elles aussi, et déjà, les affres de la « crise » pour le plus grand bonheur (et profit) des multinationales. En effet, les masses, encadrées dans des organisations guidées par les mêmes mains qui contrôlent les mouvements des capitaux, sont poussées à la grève pour obtenir des augmentations de salaires temporaires, tandis qu’en réalité elles restent victimes de la spirale de l’inflation qui ne leur laisse pas reprendre leur souffle (les avantages des augmentations étant compensés automatiquement par un accroissement des prix), aggravant chaque fois un peu plus leur misère.
    Nous parlions précédemment de « tartufferie institutionnelle ». Aussi, la croissance exponentielle du taux d’abstention, que nos « élites » pensent de plus en plus, d’ailleurs, à compenser par un abaissement de l’âge du droit de vote, n’est-elle pas la conséquence directe du fait que les électeurs, de plus en plus nombreux, s’aperçoivent qu’après chaque élection, l’élu se retourne contre eux et ne s’occupe, finalement, que des intérêts particuliers de ceux qui sont derrière le financement de sa campagne ? C’est pourquoi le vote représente un véritable « acte de divorce » par lequel l’électeur se sépare de son autorité. Quant aux résultats du « divorce », nous pourrions citer l’exemple du cas général où les citoyens gouvernés désirent une monnaie stable et une saine gestion dans l’administration de l’État, alors que les élus mettent tout en œuvre pour imposer une monnaie malsaine et des déficits publics, ce qui constitue un procédé commode pour piller les gouvernés et ruiner la Nation.
    Voici, en France, quelques exemples concrets des conséquences pernicieuses liées au « suffrage universel », ayant eu lieu au cours des cinquante dernières années :
    G. Pompidou : Arrivé au pouvoir suprême en 1969, après la démission de Charles de Gaulle, Georges Pompidou, ex-employé de la banque Rothschild comme Emmanuel Macron (on constate que le véritable pouvoir n’a guère évolué en 50 ans, ce qui, en définitive, est la seule chose réellement stable dans ce pays), pond la loi du 3 janvier 1973, également appelée « loi Pompidou-Giscard » ou encore « loi Pompidou-Giscard-Rothschild » (reprise, systématisée et aggravée depuis par l’article 123 du TFUE, Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne), qui modifie les statuts de la Banque de France et donne le coup d’envoi d’une dette qui n’aura de cesse d’augmenter exponentiellement et, ainsi, de vampiriser toutes les richesses nationales produites. Aussi, depuis 1974, plus aucun budget de l’état n’a été à l’équilibre.
    F. Mitterrand : Deux ans après sa prise de fonction à l’Élysée en 1981, François Mitterrand trahit tout son programme en prenant le « tournant de la rigueur ».
    Une justice à deux vitesses (précisons qu’elle n’est pas spécialement liée à la « Mitterrandie ») : Le 20 février 1988, la police espagnole arrêtait au cours d’une rafle anti-drogue à la sortie d’un pub de Benidorm (Espagne), Jean-Paul Etienne Pasqua, neveu du ministre de l’Intérieur français Charles Pasqua. Il portait sur son abdomen et ses jambes, accrochés avec du sparadrap, près de 2 kilos de haschisch. L’incident a donné lieu pendant le week-end à un contact téléphonique entre le ministre français et son homologue espagnol. Excipant de son illustre parenté, Jean-Paul Pasqua aurait tenté de se débarrasser des quatre policiers qui l’avaient appréhendé en leur proposant une somme de 5 000 francs. À l’époque, l’affaire devait être examinée par le tribunal d’Alicante. Mais à l’issue du contact téléphonique, plus de nouvelles. Le 25 juillet 1986, L’Hebdomadaire « Minute » révélait une autre affaire : « Le 18 février 1986, une patrouille, remarquant un automobiliste en train d’effectuer une manœuvre pour échapper à un contrôle de police, le prend en chasse. L’ayant rattrapé à l’angle des rues Vergniault et Tolbiac, elle le découvre en possession d’un couteau à cran d’arrêt et de 20 grammes de résine de cannabis. Mais il y a plus grave dans son cas : il transporte également un peson, l’instrument de mesure de précision qui sert aux trafiquants à peser la drogue. En vertu de la législation en vigueur, son compte est bon ; garde à vue, mise à disposition du commissaire chef de la brigade des stupéfiants, présentation au parquet. Mais rien de tel ne se passe pour le jeune homme en question : arrêté à trois heures du matin, il sera remis en liberté à trois heures quarante. Pour une raison qui semble lumineuse : il s’appelle Michel Badinter, neveu de Robert Badinter, encore ministre de la Justice au moment des faits. Le neveu Badinter demeurant rue Wurtz, sans profession, a été libéré sans même qu’on lui ait pris sa photo ni ses empreintes digitales, contrairement aux instructions en cours actuellement. Et cela sur intervention de l’état-major de la police judiciaire et du substitut de service, qui a été réveillé pour l’occasion. La protection des pourris et des pourrisseurs étant assurée par la justice même qui devrait les poursuivre implacablement, on ne s’étonnera pas que la consommation de cocaïne fasse dans les milieux branchés des progrès effrayants. Et comment ne pas rappeler l’affaire Christina Von Opel, richissime héritière de la famille de constructeurs d’automobiles, condamnée à dix ans de prison en novembre 1979. La police avait trouvé dans sa villa de la Côte d’Azur une tonne et demie de haschisch. Peu de temps après l’arrivée des socialistes au pouvoir, Christina Von Opel bénéficiait d’une grâce présidentielle en tant que mère de famille. Il est vrai que toutes les mères de famille emprisonnées n’ont pas la chance de voir leur avocat devenir ministre de la Justice. Vous l’avez deviné : son avocat était Robert Badinter… En octobre 1986, lorsque Marylin et Robert Vigouroux (maire de Marseille) se rendirent à Panama pour parrainer la reconduction du contrat de la S.E.M., ils y furent reçus comme des chefs d’Etat. Une exposition sur la mode avait été organisée par Marylin Vigouroux à l’ambassade de France et le couple séjourna sur l’île privée du général Noriega. Quelque temps après, « éclatait » le scandale Noriega-trafic de drogue. Cela n’empêcha pas Robert Vigouroux de rencontrer une nouvelle fois le général Noriega lors d’une escale à Panama en 1988. Le maire de Marseille revenait du congrès de la Fédération Mondiale des Villes Jumelées (F.M.V.J.) qui s’était tenu à Lima et le protocole d’accord de jumelage entre Panama City et Marseille fut alors signé. À toutes fins utiles, précisons que la F.M.V.J. est une association fondée en 1957 et dotée de moyens importants pour arriver, à travers des jumelages entre diverses villes du monde, à abattre les frontières entre les nations en vue d’un conglomérat plus vaste ; il s’agit d’une organisation mondialiste dont les statuts, il convient de le rappeler, furent rédigés par Robert Badinter, membre du B’nai B’rith. (En ce qui concerne Charles Pasqua, nous conseillons la lecture de « D… comme drogue », d’Alain Jaubert. C’est « stupéfiant ! »)
    J. Chirac : Jacques Chirac aura personnifié toute sa carrière une action politique dénuée de toute vision, mais tissée d’arrangements sordides (« détournement de fonds publics », « abus de confiance », « prise illégale d’intérêt », etc.). En 1995 le Conseil constitutionnel a validé, en conscience, les comptes irréguliers de la campagne présidentielle de Jacques Chirac, lui permettant ainsi de devenir, en toute impunité, Président de la République et, donc, assurément « immunisé » contre toutes poursuites judiciaires pendant son septennat et premier mandat. Profitons-en pour rappeler que le Conseil Constitutionnel comprend neuf membres dont 3 sont nommés par le président de la République lui-même, et six autres par les présidents des deux chambres parlementaires ; les anciens Présidents de la République y sont membres de droit à vie. Alors qu’il siégeait encore au Conseil constitutionnel en 2011, J. Chirac sera (le seul président français) condamné en justice pour « détournement de fonds publics » et « prise illégale d’intérêt ». Il ne sera condamné qu’à deux ans d’emprisonnement avec sursis. La délinquance en cols blancs peut dormir tranquille. Il fut un temps où le manque de probité, même au plus haut niveau, était sévèrement sanctionné : sous l’Ancien Régime, l’infraction de détournement de fonds publics était punie de la peine de mort par pendaison. Ce rappel un peu extrême et légèrement ironique montre cependant combien l’exigence d’exemplarité et de probité était encore exigée à cette époque. Aujourd’hui, en matière répressive, c’est une relative impunité (euphémisme) qui s’est substituée à l’exigence d’exemplarité, et les « puissants » qui devraient être, plus que tous les autres, irréprochables, car leur fonction implique de hautes responsabilités sociales, économiques ou politiques, le sont finalement moins, voire même jamais. Après tout, que pourraient-ils bien craindre ?
    N. Sarkozy : En 2007, à peine élu, Nicolas Sarkozy « s’assoit » royalement sur le « NON » des français au référendum sur le Traité Constitutionnel de 2005, en validant directement lui-même, et avec la complicité des pantins corrompus du Parlement (s’était plus vite fait), le Traité (scélérat) de Lisbonne, sa copie quasi-conforme.
    F. Hollande : Rappelons toute l’hypocrisie dans les propos tenus par François Hollande en janvier 2012, à l’occasion du meeting du Bourget, lors du discours fondateur de sa campagne présidentielle : « Mon véritable adversaire, il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera jamais élu et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance ». Pendant que François Hollande terminait son discours, le jeune Emmanuel Macron, futur Secrétaire général adjoint du cabinet du Président Hollande, mais encore banquier d’affaires chez Rothschild & Cie à ce moment-là, était à la City de Londres pour confirmer à ce « monde de la finance » que les mots de Hollande n’avaient pour but que de « rassurer » les électeurs, et qu’il n’était évidemment pas sur une ligne « dure » contre la finance (ça semblait évident avec « Flamby »). Mais surtout, et bien au contraire, la finance est l’ami de François Hollande. En effet, en 2016, Michel Jacob, banquier d’affaires et ancien Directeur Général de la banque Rothschild, racontait une anecdote étonnante : le jour où François Hollande, déçu par la perte de son siège de député en Corrèze, a envisagé en 1993 de devenir banquier d’affaires chez Rothschild. François Hollande et Michel Jacob se sont rencontrés plusieurs fois et Edmond de Rothschild semblait prêt à faire une place au futur président, mais à une seule condition : qu’il abandonne définitivement la politique. Chose à laquelle il n’a pas pu se résoudre, après plusieurs semaines de réflexion. Il est vrai que travailler chez Rothschild aurait demandé un minimum d’effort à François.
    E. Macron : Élu à la Présidence de la République en 2017, nous résumerons son quinquennat avec cet extrait du livre de Valérie Bugault, « Les raisons cachées du désordre mondial » (2019), dans lequel, au chapitre « La France est-elle réellement un État socialiste ? », il est écrit : « Dans l’objectif de hâter sa prochaine disparition volontaire, les autorités politiques en charge de la France relaient avec zèle, voire même anticipent, l’agenda mondialiste consistant à appauvrir matériellement, physiquement et moralement la plus grande masse des gens peuplant la planète au profit de quelques usurpateurs, véritables escrocs économiques qui ont, aujourd’hui, pris l’ascendant sur les pouvoirs politiques des États. La politique généreusement appliquée sur le territoire français est « globaliste » ; elle fait, à ce titre, fort peu de cas des petites gens et des petites et moyennes entreprises pour, au contraire, laisser la part du lion aux multinationales et à leurs propriétaires anonymes. En conclusion, la France qui n’a aucune politique, et encore moins de politique socialiste, dans le sens « social » du terme, est en revanche l’un des principaux fers de lance de l’agenda globaliste, lequel prospère sur le développement de la misère humaine. ». Résultat : celui qui a osé dire : « il n’y a pas de Culture Française » (et on sait comment Michel Audiard, ce digne représentant de cette Culture niée, aurait qualifié celui qui « ose » ainsi), a été réélu en 2022 grâce au suffrage universel, confirmant ce que nous avons déjà dit plus haut, et aussi la phrase suivante : « L’avis de la majorité ne peut être que l’expression de l’incompétence, que celle-ci résulte d’ailleurs du manque d’intelligence ou de l’ignorance pure et simple. » (R. Guénon, La Crise du Monde Moderne).
    V. Giscard d’Estaing : Dès son élection à la présidence de la République en 1974, l’une des premières mesures que prend Valéry Giscard d’Estaing est de proposer l’abaissement de l’âge de la majorité électorale (et civile) de 21 à 18 ans : rappelons avec Louis Pauwels (« Les dernières chaînes ») que « Rien n’est plus étranger à la sagesse que la jeunesse ». La jeunesse est l’âge de toutes les sottises, de toutes les exactions, elle est le bras séculier de tous les despotes et la matière première de tout militantisme extrême. Dans notre société démocratique et humaniste on encense la jeunesse, alors qu’elle est avant tout grégaire. C’est pour quoi les tyrans ont tant besoin d’elle. De plus, la jeunesse est à tel point magnifiée et parée de toutes les vertus aujourd’hui, que même ceux qui ont dépassé depuis longtemps leur « première jeunesse », cherchent à l’imiter. Montherlant appelait ça « le jeunisme ».
    Notons au passage que cette diminution de l’âge de la majorité va permettre la création de nouveaux et nombreux comptes bancaires.
    Ainsi, en plus du droit de vote accordé aux français immatures, et de la loi du 3 janvier 1973 dont il est question plus haut, la France doit également à Valery Giscard d’Estaing (accessoirement Co-fondateur de la « French-American Foundation » en 1976, ce programme de formation de traitre à sa Nation), une réforme majeure dans le domaine de l’immigration : la mise en place du « regroupement familial » en 1978 (Chirac était alors 1er Ministre). La politique d’intégration des étrangers transformera à partir de là, le modèle d’assimilation culturelle et d’adoption totale de la culture française selon la République « Une et Indivisible », qui « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion », par un multiculturalisme, libéral, forcé, diviseur et communautaire, selon le modèle anglo-saxon, et conduisant à toute une kyrielle de malheurs sociaux, culturels, économiques et politiques, individuels ou collectifs : entre autres, dumping social, apparition et croissance, au sein d’un peuple, de tensions et de divisions ; perte de l’identité ; éradication brutale de la mémoire et de tous ses symboles ; déracinement et errance culturels ; perte des repères linguistiques que sont la grammaire et la syntaxe, donc de la capacité de bien structurer sa pensée si l’ethnie dominante est d’une autre langue ; réduction de la capacité à s’exprimer correctement pour être bien compris et participer pleinement à la vie collective ; ghettoïsation et paupérisation de pans entiers de la population les moins souples à s’adapter, etc…. sans parler des dangers sanitaires liés aux virus et autres germes inconnus qui peuvent être véhiculés dans ces échanges.
    Subtilement, pour accompagner la « marche forcée » immigrationniste dans l’Europe tout entière, et en faciliter l’intrusion, la seconde moitié du XXème siècle allait voir la culture américaine, notamment musicale, envahir l’Europe et ouvrir la voie à une pénétration à grande échelle et à un remplacement progressif de la culture européenne par des traditions non européennes. Elle comprenait d’abord de puissants éléments afro-américains tels que le jazz, renforcés ensuite par les traditions afro-caribéennes comme le Reggae puis, grâce à l’afflux de genres afro-américains apparentés, la Funk, le Rap, le Hip-Hop, etc., faisaient leur apparition. Notons également l’irruption, dans les années 70, du « Raï », genre chanté algérien, mélange d’Arabe, de Rock et de Blues…
    (…)
    Le monde actuel est un corps social dans lequel la flamme vitale, sans cesse diminuée, va s’éteindre tout à fait si elle n’est renouvelée.
    Nous vivons sous le régime de l’universelle imposture ; le caractère qui domine tout, c’est le mensonge, la vaine apparence des choses, qui furent réellement grandes et saintes dans les temps passés, mais qui se terminent en comédies, en simulacres ; c’est l’achèvement de toutes les parodies.
    Pour refaire la Société, il faut remonter à la source des idées, reprendre l’œuvre tout entière, reconstituer l’évolution mentale, édifier la science et rectifier l’histoire.
    Rien ne saurait arrêter une idée ou une révélation dont l’heure est arrivée, dit le poète.
    L’heure est donc venue de supprimer tous les despotismes et toutes les orthodoxies pour faire place à la Vérité qui ne s’impose pas par la Force, mais se propose par la Douceur. L’heure est venue de clore l’ère des persécutions.
    Cordialement.
    A.

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