Le Citoyen, la Citoyenne et les Bureaucrates
La République vit d’une chère Liberté dont ses enfants admettent les limites avec peine.
Le Bureaucrate vit des contraintes qu’il doit imposer à la liberté pour faire vivre la République.
L’esprit Républicain se charge de réguler les conflits nés de cet antagonisme permanent qui détruit la qualité du Vivre ensemble.
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Les déconvenues que la société Française accumule depuis une trentaine d’années, du fait de ses excès bureaucratiques, viennent de trouver leur plénitude dans la double crise subie par son système de santé publique, printemps et automne 2020.
Il va bien falloir, qu’un jour, l’esprit Républicain domine et contrôle les manifestations nuisibles de l’esprit bureaucratique. Tout le monde s’accorde pour réclamer cette régulation qui permettra l’adaptation de la société Française au XXIème siècle.
La situation sanitaire ne le permettra pas. On va « cantonner » comme on l’a fait lors de la crise de notre système de Banque publique, il y a vingt ans. Responsabilité et solidarité républicaines obligent.
Jusqu’à ce que la guerre des vaccins de l’automne prochain ranime les conflits entre les bureaucraties, et les citoyens. Après quoi la régulation républicaine s’imposera. D’ici là les Citoyens vont vivre une drôle de guerre, de neuf mois, comme en 1939-1940.
Hélas ! Au moment de vivre ces convulsions, l’opinion publique porte un jugement très négatif sur l’état de cette République régulatrice.
La Loi et les Institutions, la Justice civile et pénale, la Santé publique et l’Hôpital, voient leurs fonctionnements durement contestés.
Je reviendrai sur les Institutions, la Loi et la Justice avant le début 2021. Je ne reviendrai pas sur la Santé publique. La situation est incompréhensible, trop expliquée pour être explicable.
Après quoi la boîte de pandore de l’élection présidentielle sera ouverte, de laquelle sortiront, de gré ou de force, les multiples adaptations de la communauté Française à ce XXIème siècle en face duquel elle rechigne pour accorder à sa jeunesse ce qu’elle attend.
Le 4e sujet, celui de la place des Femmes, des Mères, dans nos institutions est grand ouvert, il sera au centre des années 2020.
Il est temps de prendre en compte le fait historique que les citoyennes Françaises se battent depuis un siècle, génération après génération, pour réussir leur émancipation, avec succès. Elles l’ont d’autant plus méritée que c’est elles qui ont porté la France à bout de bras tout au long du XXème siècle ravagé par les guerres.
Cinq générations d’entre elles ont été présentes durant les 90 années de ma vie de Famille. Mes Grands-mères (25 ans), ma Mère et mes Tantes (de 30 à 60 ans) ma Femme (70 ans de vie commune) nos filles (50 à 60 ans) Nos petites Filles (entre 25 et 40 ans).sans oublier la sixième, des six arrière petites filles, qui pointe son bout de nez. Toutes, sauf 2, depuis ma grand-mère, sont nées en province, à la campagne ou dans les banlieues ouvrières.
- Ma grand-mère a souffert les multiples conséquences de la guerre de 1914 – 1918, elle a perdu deux fils, connu les privations, fréquenté en silence les cimetières et fleuri les monuments aux morts, sans jamais oublier les devoirs d’une citoyenneté qui lui a été promise en 1919, … et attribuée en 1945.
- Ma mère et mes tantes ont dû tenir la maison France pendant que les hommes étaient enfermés – cinq ans – en Allemagne. Elles ont subi dans leurs villes, leurs villages, souvent leurs maisons, les servitudes d’une très longue privation de liberté. L’humiliation d’une occupation étrangère dominatrice, de plus en plus brutale pour elles et pour leurs proches. Sans se laisser aller à l’abandon.
- La génération de ma Femme à retrousser ses manches pour faire vivre les trente glorieuses, malgré la perte de l’Empire colonial dont elles avaient glorifié la puissance à l’école primaire. Elles ont vécu avec les servitudes d’une déruralisation désordonnée, impréparée, négligée par la bureaucratie qui a géré une pénurie inacceptable. Elles ont assumé les conséquences migratoires, brutales, d’une décolonisation conflictuelle. Ces migrations simultanées les ont fait vivre dans des cités sans âme, au sein desquelles il fallait élever les familles nombreuses du Baby-boom. Elles ont eu le courage d’exiger le respect du choix de leur maternité, de supporter les insultes et d’aller au bout de leurs idées dans un monde masculin qui portait encore, sur elles, ce regard d’un autre temps.
- Nos filles, pas seulement celles nées au cœur de Paris, qui arrivent, au XXIème siècle à l’âge de la retraite, ont radicalement transformé le socle de leurs compétences professionnelles au point qu’elles se sont hissées au niveau, voire au-delà, de celui de leurs compagnons. Peu de gens ont compris que la révolte dite des « gilets jaunes », en 2018, venait des femmes de cette génération. Hélas pour elles, elles manquaient cruellement de toute pratique des combats politiques. Pas plus qu’elles n’avaient la capacité de créer un véritable mouvement d’opinion. Après quoi elles sont rentrées chez elles, laissant à leurs propres filles la charge de mener à bien une action revendicative inachevée.
- Les Petites Filles, la cinquième génération, ont entre 30 et 40 ans. Elles ont mis, récemment, les pieds dans la chasse gardée des politiciens amis des bureaucrates. Elles s’y démènent en y montrant des talents qui n’arrivent pas toujours à préserver leur autonomie citoyenne. Elles finiront bien par se faire reconnaître au cours de ces années 2020, comme l’on fait leurs aïeules, un siècle plus tôt. Elles ont dix ans pour y arriver.
Conclusion provisoire
La méthode de réflexion qui s’applique à de longues décennies, soit en rétrospectif soit en prospectif, ne correspond pas du tout au modèle instantané de la politique spectacle, grande conservatrice de l’esprit et du système bureaucratique qu’elle fait semblant de critiquer. Cette conclusion risque de ne jamais remonter à la surface, comme tous les problèmes de fond chers à Alphonse ALLAIS